En mémoire d’Éric

Ce raid était organisé dans les paysages volcaniques d’Auvergne-Sancy du 14 au 20 juin 2025.

Rendez-vous est donné à Laschamps le samedi 14 juin, les 35 participants sont là, pas mal d’habitués, 7 féminines, quelques nouvelles têtes venues tenter l’aventure itinérante, 25 dont VTTAE !

La réunion d’accueil permet de présenter le parcours aux encadrants, détaillant les 250 km et 6 000 m de dénivelé positif prévus. Le département du Puy-de-Dôme et ses nombreux sentiers, tels que le GR4, GR89, GR441 et GTMC, sont mis en avant par la présidente du comité départemental. Les consignes habituelles sont données, et le groupe est scindé en deux pour faciliter l’encadrement.

Étape 1 – Laschamps – Lemptegy – 52 km, 1 000 m de d+

Une étape de mise en jambes autour des nombreux volcans parsemant le paysage, Puy-de-Dôme, Pariou, Puy des Goules et ce jusqu’à Lemptegy, volcan devenu carrière de pouzzolane à ciel ouvert, maintenant parc de loisir et lieu de villégiature.

Après une nuit orageuse, le temps est brumeux et la visibilité réduite, le Puy de Dôme a la tête dans les nuages. Les chemins sont humides et assez roulants mais demandent un peu de vigilance sur les racines mouillées. A Chanat la Mouteyre il est possible d’imaginer la cathédrale de Clermont-Ferrand et la plaine de la Limagne noyées dans la brume avant de descente sur Volvic pour une pause à proximité de l’usine d’embouteillage du Goulet.

Nous remontons ensuite quelques chemins assez rudes et caillouteux en suivant le tracé de la Grande Traversée du Massif Central – GTMC. L’averse nous cueille au moment du repas à proximité du manoir de Veygoux, musée et lieu de spectacles historiques, maintenant fermé.

Le calme revenu, nous reprenons la direction des volcans. Une pause s’impose à l’Espinasse, hameau emblématique de la résistance en Auvergne, détruit par les Allemands en mars 1944, avant de rejoindre Lemptegy après une dernière grimpette sur le flanc du Puy Chopine.

Etape 2 – Lemptegy – Le Mont-Dore – 50 km, 1 300 m de d+

Le beau temps est revenu, un échauffement est proposé car le début du parcours s’annonce rude le long du Puy de Côme et jusqu’au col de Ceyssat. Nous longeons le parc Vulcania. Le sentier monte ensuite gentiment, agrémenté de racines et de cailloux, il faut être rapidement opérationnel, chercher les trajectoires et la motricité pour passer proprement les obstacles.

Après le col de Ceyssat, lieu de départ du chemin muletier montant au Puy de Dôme, une haie d’honneur de 40 frênes tortueux datant du 19ème siècle nous est faite dans la descente de la forêt d’Allagnat. Nous laissons les volcans derrière nous pour un paysage plus campagnard, larges chemins longeant les prairies jusqu’à Olby pour une collation face à l’église St Pierre et son tilleul dit de Sully. On récupère ensuite la trace de la GTMC qui nous emmène d’abord à Orcival, village médiéval et sa basilique romane, puis après une sévère montée jusqu’au lac de Servières ou la pause méridienne est prévue.

Il nous reste une grosse bosse à franchir après Pessade en suivant le GR4 bordé de genêts en fleurs, tout en appréciant la vue exceptionnelle sur la chaine des puys. La dernière descente, avec une halte à la cascade de Queureuilh, chute de 20 m sur des orgues basaltiques, nous amène à la station thermale du Mont-Dore.

Étape 3 – Le Mont – Dore – Picherande (Chareire) – 47 km, 1 300 m de d+

Départ sur la route avec soleil et ciel bleu pour quitter le Mont-Dore. Le funiculaire du Capucin, premier funiculaire électrique (projet d’Albert Lambert en 1892) nous fait de l’œil, mais la montée se fera par les chemins en longeant d’abord la Dordogne dont les sources (Dore et Dogne) sont proches puis en empruntant les pistes forestières dédiées au ski en hiver. Nous retrouvons le même type de chemins ensuite, vallonnés jusqu’à La Stèle, espace sport nature, ski à roulette l’été, ski de fond et biathlon l’hiver ou la pause matinale puis le repas sont prévus. Entre les deux, la piste descendante nous conduit jusqu’à La Tour d’Auvergne et son lac, cité historique ou Catherine de Médicis et Marguerite de Valois ont marqué les lieux.

La remontée jusqu’à La Stèle sur des chemins ardus nous permet d’apercevoir la statue de Notre Dame du sacré cœur de Natzy surplombant le village, puis les prairies d’élevage à perte de vue. L’après-midi, une énième bosse nous ramène vers le Sancy à travers la montagne de Chambourguet, jusqu’aux pentes de la station de Chatreix-Sancy avec en point de mire le Mont Redon (1 580 m).

L’étape du jour se termine par la traversée d’estives clôturées électriquement avec des barrières à manœuvrer ou des grilles à bétail à franchir avec précaution, sous le regard des bovins, Salers et autres Aubrac. Le gite auberge du Taraffet laissera un souvenir à tous pour sa promiscuité nocturne (merci les ronfleurs !) et son excellente potée Auvergnate.

Étape 4 – Picherande – Lac Chambon – 54km, 1 100 m de d+

Lacs et tourbières sont au programme de cette journée qui s’annonce longue mais plutôt facile. Nous commençons par une boucle aux alentours de Picherande sur des chemins roulants qui nous amène jusqu’à la tourbière de Gayme, un marais tourbeux dans un cratère volcanique entouré de végétation parfois dense. Après Picherande nous prenons la direction du lac Chauvet, lac de cratère circulaire et profond (73 m) ou la pause matinale est l’occasion d’un peu de mécanique sur un dérailleur blessé par une pierre.

Ensuite la trace prévue suit le GR4 et traverse une nouvelle tourbière sur des passerelles en mauvais état que l’autorité compétente ne nous a pas autorisé à emprunter. Nous allons donc l’observer à pied, avant de prendre la route sur quelques km pour rejoindre le tracé. Nous gravissons alors le flanc du puy de Montchal (1 407 m) par des chemins forestiers pour rejoindre le lac Pavin, emblématique de la région de par sa situation très enclavée et sa profondeur (93 m). S’en suivent les lacs de Montcineyre puis de Bourdouze, d’origine glaciaire, gagné par la tourbière et riche en poissons protégés dont les abords ombragés sont propices à un pique-nique.

Nous reprenons ensuite notre chemin avec en ligne de mire Besse en Chandesse ou une longue pause est prévue après une montée vacharde et caillouteuse, permettant à chacun de se rafraichir, visiter la cité médiévale et ses fontaines coulant au milieu des places. Il reste alors quelques bosses à franchir avant de se laisser glisser jusqu’au lac Chambon ou un hébergement grand confort nous attend à proximité de la zone de baignade.

Étape 5 – Lac Chambon – Laschamps – 45 km, 1 000 m de d+

Le chemin du retour nous amène d’abord à Murol et son château médiéval planté sur un éperon rocheux, que nous aurons le loisir d’admirer après une intense montée, un étourdi ayant oublié de recharger sa batterie nous obligeant à attendre le véhicule d’assistance. S’en suit St Nectaire et son fromage emblématique, ou sa basilique juchée sur le mont Cornadore nous offre l’occasion d’une nouvelle pause avant de remonter sur le plateau et d’apercevoir au loin le Puy-de-Dôme qui nous servira de point de mire sur le reste du parcours. De grands chemins vallonnés et poussiéreux se succèdent, jusqu’au lac d’Aydat pour la pause déjeuner, ou le sentier du bord du lac truffé de racines nous rappelle que le VTT est aussi un sport technique.

Le retour vers la chaine des puys nous offre la possibilité de tenter la montée raide sur les flancs du volcan de Vichatel, certains préfèreront l’échappatoire, et apercevoir son cratère en cuvette ou une sortie scolaire occupe les lieux. Nous nous regroupons ensuite au château de Montlosier, bâti en 1835 au pied du Puy de Montchal, siège actuel du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne, pour aborder ensemble la dernière difficulté assez fréquentée par les marcheurs. Les derniers km jusqu’à Laschamps se feront en suivant le GR4 qui longe les Puys de la Vache, de Lassolas et de Mercoeur, d’abord en montée parfois technique et caillouteuse, puis finissant par une descente ravinée et piégeuse bien négociée par le groupe.

Conclusion

La boucle est bouclée, le Puy-de-Dôme maintenant dégagé nous offre sa face Sud pour la photo souvenir en compagnie de la présidente de notre comité régional.

Ce fut une très belle randonnée entre Puys, estives et lacs, empruntant majoritairement les itinéraires balisés encore ouverts à notre pratique, pour vététistes amoureux de grands espaces.

By Jean-Michel Collombat

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